Après avoir enregistré ses Propos recueillis et créé sa pièce Bleu Ruysdael, Sturm und Klang poursuit sa collaboration fructueuse avec Jacques Lenot et vous présente Nachtszenen, nouvelle œuvre du compositeur pour 12 musicien.nes et dédiée à l'ensemble.
Le titre allemand Nachtszenen (Scènes de nuit, ou Scènes nocturnes) rappelle les Waldszenen (Scènes de la forêt) de Schumann, recueil pour piano auquel Jacques Lenot a emprunté l'emblématique et mystérieux Oiseau Prophéte, devenu nom de l'édition qui publie sa musique.
L'œuvre est un cahier de 21 pièces regroupées en trois parties de 7 pièces chacune pour une durée globale d'une heure environ. Les 14 premières pièces sont l’adaptation, la transcription et l’orchestration de certains des Nocturnes pour piano, composés pour Françoise Thinat et les élèves de l’Ecole Normale de Musique de Paris fin 2017. Les 7 dernières explorent des écritures rythmiques complexes déjà entrevues mais pas encore développées. C’est en composant, en fait, sur l’idée de Scènes – ou de théâtre ou d’opéra – imaginaires, que certains personnages récurrents (que l’on pourrait nommer Dramatis Personae ou Personnages du Drame) surgissent.
Ces Scènes nocturnes, entre rêves et peut-être cauchemars, peuvent se penser comme des réapparitions soudaines et vite disparues de certains personnages. Les 12 notes de la gamme (d'origine "sérielle") sont les 12 personnages - certains disparus - d'autres encore vivants qui peuplent l'espace mémoriel et musical du compositeur.
Aussi au programme l'oeuvre Comme la dansante allure des vagues (2021) d'Apolline Jesupret. C'est dans le contexte du workshop "Jeunes compositeurs.ices" de Sturm und Klang, placé sous le regard extérieur de Jean-Pierre Deleuze qu'Apolline Jesupret a écrit cette pièce qu'elle a dédié à sa maman.
Celle-ci trouve son inspiration dans le tableau La Baigneuse (1910) du peintre belge Léon Spilliaert, où l'on voit les mouvements de l'eau caractérisés par des traits graphiques onduleux et épais, créant un contraste tranché entre ombres et lumière.
La partition s'attache à dépeindre le mouvement des vagues, leur énergie, leurs déplacements, les mouvements contraires entre des phases de repos et d'agitation, traduits musicalement par des instants de densité croissante auxquels succède une écriture plus épurée. La gestion des masses sonores se conjugue à une recherche subtile de combinaisons de timbres, de nuances et de tempi dans une agglomération progressive de son matériau musical.
Maxime Stasyk et Hugo Ranilla, violons - Bram Bossier, alto - Pierre Sutra, violoncelle - Natacha Save, contrebasse
Anne Davis, flûte - Cédric De Bruycker, clarinette - Tibo Schildermans, hautbois - Mavroudes Troullos, basson
Sze Fong Yeong, cor - Frankie De Kuyffer, trompette - Alain Pire, trombone - Jean-Louis Maton, percussions
Thomas Van Haeperen, direction